Une anecdote naturaliste dans laquelle la plante est citée |
Chronique radio |
Bonjour à tous les auditeurs de Radio Uylenspiegel, cette semaine nous serons en compagnie de la Grande ortie, célèbre mal-aimée de la famille des Urticacées !
Urtica dioica de son nom scientifique, urtica issu du latin urere qui veut dire brûler et dioica car l?Ortie est une plante dioïque : certains pieds comportent des fleurs mâles et certains pieds comportent des fleurs femelles.
Tout le monde a déjà expérimenté une brûlure causée par l?Ortie. Mais savez-vous comment ce mécanisme fonctionne ? Les poils de la Grande ortie sont transparents et creux. A leur base, il y a un petit renflement qui renferme un liquide toxique composé d'histamine, d'acétylcholine, de sérotonine et d'un peu d'acide formique. Si on les frotte, la pointe du poil va venir se ficher dans la peau, se briser, et injecter le poison. Les poils courts présents sur les feuilles sont quant à eux inoffensifs. On pense parfois à tort que les lamiers (pourpre, blanc) piquent également mais c'est faux. Ils appartiennent à la famille des Lamiacées et non des Urticacées. Il semblerait que certaines espèces tropicales provoquent, quant à elles, des démangeaisons pendant des semaines. Selon une croyance populaire, on dit qu?il faut alors se frotter avec du Grand plantain.
Et saviez-vous que chez les orties broutées par les herbivores ou soumises à des agressions mécaniques comme le piétinement ou le fauchage, les piquants sont plus nombreux ? C?est une manière pour la plante de se défendre de certains herbivores.
C?est une plante extrêmement abondante, que l?on trouve dans les lisières forestières, les haies, les accotements routiers, les parcs et jardins, les friches, les friches humides, les forêts, les coupes forestières ou encore certaines dunes. De 20 cm à 2 mètres hauteur, elle forme des colonies grâce à ses longs rhizomes.
C?est ce qui fait qu?elle est souvent peu appréciée des jardiniers? Pourtant, c?est un véritable foyer pour la faune, notamment de nombreuses espèces de papillons, de coléoptères et de punaises. Comme elle est urticante, elle intéresse peu les herbivores et constitue un véritable refuge. Elle est également riche en azote qui apporte à ses hôtes les protéines nécessaires à leur croissance.
Pour les papillons de jour qui lui sont associés, on peut citer le Paon-du-jour, le Vulcain, la Petite tortue, la Belle-dame ou encore le Robert-le-diable. Des papillons de nuit lui sont aussi inféodés comme la Noctuelle à museau, la Pyrale de l?Ortie ou encore Plusie vert-doré.
L?Ortie est également une alliée précieuse pour de nombreuses raisons. Elle est connue pour être diurétique, riche en fer et elle fut cultivée comme un légume jusqu?à la moitié du 20e siècle. Jadis, ses fibres étaient très utilisées pour fabriquer des cordages, des fils ou encore des vêtements.
C?est aussi un accélérateur de compost, un fertilisant, un fortifiant pour les plantes, mais aussi un insecticide et un fongicide. Les orties ont également longtemps été utilisées pour nourrir les volailles et le bétail.
A bientôt pour une nouvelle chronique sur les plantes sauvages avec le Conservatoire botanique national de Bailleul !
https://www.cbnbl.org/system/files/inline-files/Chronique%20Grande%20ortie%2023.04.2022.mp3
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Clémence Henderyckx - 23/04/2022
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