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L’Aisne présente pour particularité de reposer sur des terrains d’âges Primaire, Secondaire, Tertiaire et Quaternaire, ce qui lui confère une diversité géologique importante.

 

Les terrains du Primaire

 

Au nord, le massif primaire ardennais est visible dans le massif forestier d’Hirson / Saint-Michel. Ce sont principalement des phyllades et quartzites du Revivien, des schistes du Gédinien et des marnes bleues du Pliensbachien.

 

 

 

 

Les terrains du Secondaire

 

La Thiérache repose, sur des affleurements du Secondaire (Jurassique) constitués de calcaire du Bathonien et du Bajocien. Ceux-ci ne sont que rarement visibles, principalement sur les versants du Ton et du Gland, étant recouverts par des limons loessiques argileux. Le Vermandois, le Saint-Quentinois, le Marlois et la Champagne picarde reposent sur des terrains d’âge Secondaire plus récents : craie marneuse du Cénomanien, craie grise et blanche à silex du Turonien et craie blanche du Coniacien-Santonien. Ponctuellement quelques affleurements du Campanien ont permis l’exploitation de craie phosphatée. Au nord, d’épaisses couches de limons ont recouvert la craie alors qu’au sud la craie affleure en de nombreux secteurs, y compris sur les plateaux.

 


Craie mise à jour lors de la construction de l’Autoroute A26

Les terrains du Tertiaire

 

Au nord-est du département (secteur de Vaux-Andigny), des affleurements de sables, d’argiles et de tuffaux du Landénien marquent les affleurements du Tertiaire. Les massifs de Beine et la région située au sud de Laon marquent une transition géologique très nette puisqu’ils se trouvent à la limite des dépôts du Tertiaire (qualifié de Tertiaire parisien). Il s’agit de la cuesta nord de l’Ile de France. Dans le Laonnois, les terrains géologiques sont constitués d’un véritable millefeuille de terrains sableux acides (Thanétien), argileux (Sparnacien), sableux basiques (Cuisien), argileux (argiles de Laon) et calcaires (Lutétien, décliné en de nombreux étages : calcaire dur à Miolithes, à Cérithes et calcaire friable à Nummulithes par exemple). Les sols sont directement liés à la désagrégation des roches en présences et sont donc de nature essentiellement sableuse sur les versants et les bas de versants à calcareuse sur les plateaux. De nombreux phénomènes de colluvionnement ont entraîné l’apparition de sols aux origines mélangées (sablo-argileux, calcaro-sableux…).

 

Dans le Soissonnais, les assises sableuses inférieures (Thanétien) ne sont plus visibles, l’essentiel du substrat étant constitué par les calcaires du Lutétien formant des plateaux bien marqués dont les rebords forment des corniches reposant sur des versant sableux du Cuisien. Le Tardenois et l’Orxois dans sa partie ouest sont marqués par un nouveau changement dans l’agencement des couches du Tertiaire. Le Lutétien devient plus profond et les couches géologiques affleurantes sont plus récentes. Elles sont principalement composées par les sables acides de l’Auversien qui impriment un relief plus doux que dans le Laonnois et le Soissonnais. C’est au sein de ces assises sableuses que se trouvent les plus beau entablements gréseux et les chaos de grès comme la Hottée du diable à Coincy.

 

Enfin, la Brie picardie, située dans la partie sud du département n’offre plus de similarités avec les régions naturelles plus septentrionales. En effet, l’assise des plateaux, reposant encore sur des sables du Cuisien, des calcaires du Lutétien et des sables Auversien est rapidement recouverte par les calcaires de Saint Ouen (Marinésien) sur lesquels des couches de marnes sont venues se déposer. Respectivement se trouvent donc au dessus des calcaires de Saint Ouen, les gypses, marnes et marnes supra-gypseuses du Ludien, les argiles vertes, le calcaire de Brie et les argiles à meulière du Sannoisien.

 


Corniche de calcaire du Lutétien à Montchâlons



Chaos de grès de la Hottée du diable à Coincy

Les terrains du Quaternaire

 

Ce sont principalement les vallées qui portent la trace des dépôts géologiques du Quaternaire. Les vallées alluvionnaires de l’Oise, l’Aisne, la Vesle et la Marne prennent leurs sources dans des terrains plus ou moins imperméables et présentant donc un débit important en période de crue. Ces vallées ont fait l’objet de dépôts de matériaux sableux et caillouteux liés à la dynamique sédimentaire fluviale, qui sont exploités comme gisements de granulats. Les vallées de la Somme, de la Souche et de l’Ourcq recueillent des eaux provenant des nappes souterraines et présentent des débits moins soutenus et plus réguliers que les vallées alluviales. Au fonds de ces vallées se développe une végétation hygrophile à l’origine de la formation de tourbe alcaline. Celle-ci a été exploitée, principalement comme source de combustible, notamment dans les marais de la Souche.

Quelques secteurs de superficie plus restreinte ont également été le lieu de processus de turbification au cours des 10 000 dernières années. Ce sont notamment les marais situés à la base des collines du Laonnois (Cessières, Mauregny-en-Haye…) où des poches de tourbe acide se sont accumulées de manière ponctuelle.

 

Sources : www.brgm.fr ; Cartes géologiques de la France au 1/50 000ème (BRGM).


Etang issus de l’exploitation de la tourbe dans les marais de la Souche